GÉOGRAPHIE,
HISTOIRE ET GÉNÉALOGIE DE LA BRIÈRE
Classes sociales et professions de Henri IV à Louis XVI
Les MÉTAYERS
Au XIXème siècle,
quand il faudra obligatoirement indiquer sur les actes les professions de
chacun, tous les briérons vivant de la Brière, prés ou marais, seront qualifiés
de « cultivateurs ».
Au XVIIème aucune mention
n’indique généralement la profession mais on trouve parfois le vocable «
laboureur » qui ne semble pas indiquer une importance particulière comme cela
est le cas dans d’autres régions
Généralement les
fermes sont des métairies. C’est-à-dire que le propriétaire du fonds et des
bâtiments donne sa terre à exploiter à un fermier suivant un contrat passé
entre eux pour un temps défini. Le fermier apporte son travail, tout ou partie
du cheptel et partage son revenu avec le propriétaire.
Les métairies
connues à Montoir à cette époque sont :
- La PACLAIS Pierre BERTHO († 22 octobre
1674)
- FRENIC Thomas HALGAN et
Françoise DUPIN (1668-1675)
- GRAND-RENIAC Pierre CHAUVEAU et Anne RICHARD
(1696-1698)
- PETIT-RENIAC René GARANTON († 18 mars 1698) et
Perrine PÉZERON
- LORMOIS Jan BOUSSARD († 20 décembre
1696) et Yvonne BERTHO
Pierre
HALGAN et Renée NICOLAS (1697-1700)
- BRATZ Philippe MORIN et
Suzanne ROTHOUX (x 12 août 1698)
-TREMAUDEUC Guillaume
TRÉMAUDEUC et Françoise BERTHO (x 6.10 1671)
- La BERNUAIS Martin
BAUCHER († 31 octobre 1690) et Claudine JARNIGAN
- LA TAILLEE Jan
PÉZERON époux de Marie VINCE (1668-1672) puis de Renée MAHÉ (x 17 janvier 1673)
Au XVIIIème siècle
A l’exception de Kerfeil, à l’extrémité nord de la paroisse, et de La
Pasquelaye dans l’île de Guersac, toutes les métairies sont situées dans l'île
du Clos et dans les prés marais qui s’étendent au nord de cette île entre Le
Brivet et la paroisse de Donges, sauf Languistre qui se trouve outre Brivet.
Il y a les grandes métairies qui existent, pourrait-on dire, par
elles-mêmes, et celles qui constituent une annexe de la maison noble ou
roturière dont elles dépendent.
La source du présent travail étant les registres paroissiaux et son but
essentiel celui de connaître les hommes et les femmes qui vivent à Montoir et
font vivre cette paroisse en ce XVIIIème siècle, ce n’est pas l’histoire des
propriétés et de leurs possesseurs qui sera traitée ici, mais celle des gens
qui y travaillent, essentiellement les métayers.
Deux grandes métairies s’imposent par leur importance : Kerfeil et
Drélif.
La Pasquelaye, Languistre, Caloyau, Fresny, Grand et Petit Réniac,
Trémaudeuc, La Taillée ont une vie assez autonome.
Les autres sont des annexes des maisons nobles : Bratz, Trégonneau,
l’Ormois, La Motte, La Mouidais, La Bernuais, La Boutardière, La Baronnais.
Pour une présentation plus géographique, chaque métairie est présentée
dans le cadre géographique de l’ile qui la concerne.
Des évidences
s’imposent après étude :
Les métairies autonomes, généralement assez importantes, ont une grande
stabilité de personnel et le métayage devient facilement héréditaire. Par
contre les métairies des maisons nobles n’en sont que des annexes et les
métayers, étroitement contrôlés par le propriétaire, pourraient être assimilés
à des laboureurs, jardiniers, employés. Ce ne sont pas eux qui assurent la
permanence de l’exploitation.
Ce monde des
métayers vit en endogamie sociale. Tous viennent des paroisses voisines. Même
les puissantes familles qui assurent une présence séculaire sur leur
exploitation sont venues d’ailleurs et leurs enfants vont chercher leurs
conjoints dans d’autres métairies, mais surtout à Donges et à Crossac (sauf
Kerfeuil en contact avec Missillac et Herbignac). L’apport aux métairies des
autres catégories sociales, marins ou briérons, est quasiment nul.
L’importance de la
métairie de Drélif est concrétisée par celle de la famille TREMOUREUX. Le
maître de Drélif, par le jeu des mariages étend son influence sur les autres
métairies. Il devait avoir une autorité considérable dans le monde des métayers
de Montoir et des environs.
Rappelons enfin que tous ces renseignements sont tirés du dépouillement
des registres paroissiaux et non de documents notariaux.