GÉOGRAPHIE,
HISTOIRE ET GÉNÉALOGIE DE LA BRIÈRE
Classes sociales et professions de Henri IV à Louis
XVI
Les moulins
appartenant aux seigneurs propriétaires de fief pouvaient donc, comme les
terres, passer de l’un à l’autre au gré des héritages et des transactions.
D'aucuns étaient abandonnés, tombaient en ruine et étaient remplacés en un
autre lieu par de nouvelles constructions.
Il n’est donc pas
possible de donner une situation valable pour l’ensemble d’un siècle, mais
essayer de l’appréhender à travers ceux qui les animent, les meuniers.
On a souvent
tendance à considérer comme synonymes les termes « Meunier » et « Farinier ».
En fait le meunier est celui qui tient le moulin, il en est le maître et paye
le fermage.
Le farinier est «
un marchand de grain moulu ». Il commercialise la production des moulins et se
déplace donc beaucoup. Dans la réalité il est souvent attaché à un moulin pour
lequel il assure les transports et l’aide aux travaux en cas de presse. Il
arrive qu’il devienne lui-même meunier.
Un autre
personnage dont on parle peu c’est le « blatier ». Il a pourtant son importance
car c’est lui qui court les campagnes environnantes, achetant le blé disponible
pour l’approvisionnement des marchands exportateurs.
Au début du
XVIIIème siècle, les papiers terriers indiquent que trois moulins importants
dépendent directement du vicomte de Donges :
- Le grand moulin du Clos situé en
l’isle du Clos affermé
- Le moulin de la Grée situé en l’isle
de Guersac affermé
- Le moulin avant (sic) des Grandes
Isles situé dans l’isle des Grandes Isles affermé pour
Le moulin à vent
de Martigné ou de Gry « situé au milieu
de la grande gagnerie de Gry», appartient comme toute l’île, au seigneur de
Martigné (en Donges).
« Les moutants de la juridiction de Martigné
dans les paroisses de Monthoir et St-Nazaire (et ils sont nombreux) doivent y
faire moudre leurs grains et y laisser 1/16 de leurs récoltes. Ils sont
également tenus d’assurer le transport des matériaux nécessaires aux
réparations du moulin et de la maison du meunier. »
Le moulin de Bratz
situé près de la métairie de la Taillée est à Monsieur du Parc ROGON»
Le moulin de
Trignac dépend du prieuré de Donges.
Il y en a quelques
autres, dont on ignore les propriétaires mais qui vont apparaître au fil du
temps.
Guillaume EON (ou
YON) y est meunier lorsqu’il perd son épouse Geneviève LECLERC le 24 février
1726. Il est originaire de Boué en Savenay où il est né vers 1691. Le 8 juin
1726 il épouse en secondes noces Janne BARET de St-Dolay. Il mourra à Gry le 28
janvier 1762.
Son fils
Guillaume, issu de son premier mariage vers 1717, épouse successivement Marie
BOISROBERT le 22 novembre 1740 - Guillemette TEXIER le 1er octobre 1743 - Rose
GUENO le 4 mai 1762. Il seconde son père avant de lui succéder et s’éteint à
Gry le 8 avril 1772.
Pierre EON, fils
du second mariage de Guillaume, travaille lui aussi avec son père. Il quitte
Gris après le décès de celui-ci pour le moulin du Pin où on le trouve de 1767 à
1780. Il avait épousé Marie SIMON le 24 octobre 1758 et Marie TUAL le 15
janvier 1765. Décédé à Trignac le 11 avril 1803.
C’est donc cette
famille qui pendant un demi-siècle a fait tourner le moulin.
Ensuite on trouve
les fariniers :
- Jacques MILON (1766/1767)
- Pierre AVENARD en 1770. Il avait épousé le 22
août 1769 Perrine LEFLOCK, fille du meunier de Bratz. Il mourra le 4 décembre 1788
à Gron après être passé à Cromain, au Tillou, au Village.
- K’RIO Michel en 1775
- LEBEAU Donatien, mort à Gris le 16 mars
1786
- JEUBAU Joseph, de Rieux, mort à Gris le
21 avril 1817
Ce n’est pas la
gloire. La seigneurie a perdu beaucoup de ses terres au profit de celle de
Martigné. Le moulin n’a plus guère de grain à moudre.
Lorsque le meunier
Julien CLERIGO, qui avait succédé à Julien NICOLAS, enterre sa femme Jeanne
PEAULI, le 13 octobre 1721, la mention « pauvre » est portée sur l’acte.
Lui succède
Guillaume CAOFFE originaire de Marzan qui perd sa femme le 8 mars 1723.
Jan LEFLOCH époux
de Janne VINCENT lui succède, mais le moulin est en si mauvais état qu’ils
habitent à Gry où ils meurent, lui en 1753, elle en 1762. Ensuite plus de trace
de meunier à Bratz.
Le meunier vers
1740 est Jan NICOLAS de Donges marié le 5 juin 1742 à Janne NICOLAS. Lui
succède François RENAUDIN de Prinquiau marié à Perrine NICOLAS qui meurt en
couches le 14 octobre 1760.
On n’entend plus
par la suite parler de meuniers à la Grée, mais tout près il y a le moulin du
Pin qui semble beaucoup plus important.
En 1725 le meunier
est Pierre AURAIN époux de Catherine BROUSSARD. Il est né vers 1677 et s’est
marié vers 1710. Le ménage a vécu à Trembly avant de venir au moulin du Pin où
Pierre AURAIN est décédé le 27 juin 1743.
Quelques mois plus
tard, le 4 février 1744, sa fille Marie, veuve d’un marin, épouse Julien
GERBAUD, fils de René et Marguerite LESAGE de Pontchâteau. C’est lui qui
assurera désormais la marche du moulin jusqu’à sa mort le 17 juillet 1778, à 65
ans. Il était veuf depuis 2 ans.
Son fils Julien
GERBAUD, né le 22 août 1746, travaillait déjà avec son père, surtout depuis son
mariage le 3 novembre 1773 avec Marie GUITTON. Il prend tout naturellement la
suite de son père jusqu’à sa mort le 19 mars 1799.
C’est donc la même
famille qui a assuré le service du moulin pendant au moins les trois quarts du
siècle.
Nous avons déjà vu
que Pierre EON, fils du meunier de Gris a travaillé au Pin dans les années
1770/1780. Julien LANOE qui a épousé Rose LEFLOCH, fille du meunier de Bratz le
22 octobre 1765, y a aussi été employé jusqu’à son décès le 31 mars 1794.
Nous n’y trouvons trace
d’un meunier qu’à partir de 1750. Il s’agit de Jan ORAIN, né le 18 avril 1725,
marié le 5 novembre 1743 à Péronnelle CADIET et le 12 mai 1750 à Perrine DUPAR.
Il assure la marche du moulin jusqu’à son décès le 25 août 1787.
Sa fille Marie a
épousé le 2 octobre 1770 Charles ROUSSEAU de Guérande qui après avoir été marin
s’installa au moulin où il mourut le 13 novembre 1789. En 1796, c’est François
QUINIO qui y est meunier.
Nos renseignements
sur les meuniers du XVIIIème siècle sont très limités. Nous savons qu’un Jean
THEBEAU, d’abord marin, s’installa au moulin en 1728 et que le 15 février 1729
il épousa Perrine VINCE, veuve de François PEZERON.
En 1754 c’est Jean
CALVE, époux de Catherine MORAND qui est meunier. Il y reste au moins jusqu’en
1761, mais on ignore d’où il vient, et ce qu’il advient de lui par la suite.
Pierre GOURHAND,
né vers 1751, époux de Marie-Marthe HERVOCHE de Donges est meunier de 1775 à
son décès le 30 août 1811.
Il est impossible
de dire s’il y a continuité entre ces trois hommes, ou s’il y en eut d’autres
d’intercalés entre eux.
Il y avait aussi
un autre moulin, plus petit, dans cette île.
Ces deux
appellations sont utilisées, mais il semble bien qu’il s’agisse du même moulin,
celui de la Ramée dans l’île du Clos. Il était généralement qualifié de «grand
moulin» et à peu de distance il y avait le petit moulin du Clos.
Au début du siècle
le meunier était Jacques BERNARD dont nous ignorons tout et il faut attendre
1760 pour avoir une indication sur un autre meunier.
Il s’agit de
Philbert VAILLANT né vers 1727 à Missillac et qui a épousé Françoise LEMAITRE
le 22 janvier 1754. Il se retira probablement vers 1775 et mourut à Rosée le 15
août 1782.
Son successeur fut
Pierre GOURHAND. Né vers 1733 il avait épousé Marguerite HALGAND. Il mourut au
moulin le 21 janvier 1783.
Gilles JOALLAND
qui le remplaça était né à Pontchâteau. Époux de Reine CHEDOTAL il décéda le 27
mars 1784 à 31 ans.
Au début du siècle
le meunier était Guy Bruneau, époux de Marie AUDRAIN, tous deux natifs
d’Herbignac.
Aux environs de
1720 il y avait un meunier nommé Louis RICHARD qui était l’époux de Julienne
HUBEAU.
Jean MOYON, fils de Jean et Marguerite HALGAN de Crossac épousa le 10
février 1755 Yvonne GUILLOT. Il tint le moulin jusqu’en 1763 puis s’embarqua et
mourut en mer en 1765.
Il eut pour
successeur Gabriel RICHARD de Pontchâteau. Veuf de Françoise GOURHAN il épousa
le 28 août 1770 Jeanne HERVE des Marais. On ignore combien de temps il demeura
au moulin. Il mourut le 9 janvier 1802.
En 1796 y exerce
Pierre AVENARD, époux de Perrine LEGOFF.
Meunier en 1723 :
René NOBLET époux de Jeanne GUILLOCHET
Le 8 janvier 1750
est inhumé Vincent GICQUIAUD époux de Jeanne DURAND, né vers 1692. Le registre
porte l’indication « meunier » à Aignac depuis longtemps
Jean Joseph LEFORT
né à Ploërmel et marié le 13 janvier 1767 à Jeanne MAHE était farinier à Aignac
en 1778.
Dès 1767 il y a un
moulin à la Croix de Méan. Il est tenu et le sera encore en 1796 par Julien
MAHE et sa femme Guillemette MAHE, tous deux originaires de St-Nazaire.
On peut noter
quelques fariniers relevés dans les registres :
-
Pierre ROUSSEAU époux de Julienne LABARRE, au Clos
en 1767, à Brais en 1775.
-
Michel K’RIO époux de Françoise CHERON au Tillou en
1774 et à Gry en 1775.
-
Jean SALMON époux de Louise PAVIOLO au Clos en 1782
-
Joseph LELIEVRE époux de Louise THABAR décédé à Gry
en 1786
Enfin, il n’est
pas inutile de rappeler que tous ces renseignements ont essentiellement pour
source le dépouillement minutieux des registres paroissiaux. Il est évident que
l’exploitation d’autres sources, les papiers notariés par exemple, pourraient y
apporter compléments et précisions.
Pour poursuivre ….
Étude réalisée par
Patrice CURET en 2021 sur les propriétaires et/ou exploitants de moulins au
XIXème siècle (Cliquez ici)
Les MOULINS à
vent
Coupe du moulin de Rairé à Sallertaines en
Vendée
(source : http://www.moulin-a-vent-de-raire.com/histoire_du_moulin.html)
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