Saint-Malo : Guersac et son environnement
Languistre
Languistre
Languître (ou Languistre) est
un ensemble de terrains d’une superficie avoisinant les 27 hectares, situés sur
la rive gauche du Brivet, accessibles par Revin. Déclarés inconstructibles, ils
figurent au plan d’occupation des sols approuvé zone naturelle le 16 avril 1985.
Ils demandent donc depuis à être protégés en raison du site, de l’intérêt
représenté par la faune et la flore, ou de l’intérêt du paysage. Ceci dit, cet
environnement a bien évolué depuis le XVIIIème siècle.
Aux XVII et XVIIIème siècles…
À
cette époque, les terres constituant Languître étaient séparées de Revin par le
Brivet, l’obligeant à les contourner en sortant du passage de la Guesne, avant
de continuer vers l’ouest. Il faudra attendre les années 1770 et la compagnie
DEBRAY pour que le Brivet les sépare du reste de la future commune de Saint
Malo de Guersac. Cependant le 22 juin 1776, leurs machines s’arrêtent à ces
terres dans leurs travaux de dessèchement des marais dit de Donges.
Contrairement
à aujourd’hui, Languître était habitée. Comme à La Paquelais, elle nourrissait
une famille de métayers, puis de fermiers pour devenir ensuite une zone
d’herbage et d’élevage ou encore une réserve de chasses privées. De son
activité agricole, il ne reste que les ruines encore visibles d’un four et l’emplacement
des bâtiments d’habitation et de ferme.
Si la métairie a une
vie assez autonome, elle est également assez pauvre. Le cadastre napoléo-nien
ne mentionne qu’une par-celle de 6 hectares sur les 27 que comprend la
propriété.
Depuis le début du
XVIIIème siècle se succèdent en métayage, fermage ou location :
§
Jusqu’en
1725, Jean GUIHENEUC et sa femme Jeanne puis Françoise BERCEGER en deuxièmes
noces.
§
De
1725 à 1731, Etienne HALGAN et sa femme Jacquette née LAHAYE. La vie agricole ne
nourrissant pas son homme, l’ancien marin reprend la mer.
§ Dans les années
quarante jusqu’en 1750, Joseph BERCEGER et sa femme Suzanne née MORAND. Le
couple quitte Languistre pour l’Ormois en Montoir.
§ En 1748, Jean SOUCHET
et sa femme Rose née MOYON
§ En 1753, Joseph
CHAUVEAU et sa femme Gabrielle née AUPIAIS
§ De 1768 à 1775, René
MAHÉ et sa femme Marie née NICOLAS
§ De 1772 à 1777, Jean
MAHÉ et sa femme Geneviève née VERGER
§ En 1792, Guillaume
MAHÉ et sa femme Françoise Marie née HALGAN
§ Dans les années 1860,
Eugène BOISSIÈRE et sa femme Marie Joseph née VIAUD comme fermiers
§ Dans les années 1920,
probablement Pierre MOYON comme herbager
§ Dans les années 1960,
Marcel CORBÉ comme éleveur (bovins, chevaux)
§
Dans
les années 1975, Marcel TERRIEN pour la chasse
Les propriétaires
Ces
terres avaient été la propriété de la famille VINCE, capitaines de navires,
originaire de Montoir.
En
1838, elles furent transmises de la veuve Pierre VINCE à sa fille Perrine Anne,
marié à un armateur Jacques Etienne RIHOUET. A priori sans enfant, l’héritage
revient en 1863 à son frère Aimé Généreux Fidèle VINCE, négociant à Nantes.
En
1982, Loïc MALIVET et sa femme Martine née CORBÉ, fille de Marcel, acquièrent
la propriété en SIT (Société Industrie et Technique) pour élever un cheptel de
brebis d’environ 250 têtes. Ils revendent le bien en 1992.
Le
couple MALIVET avait acheté Languître à une vieille noblesse de Bretagne
propriétaire de nombreuses terres au cœur du marais de Donges : les héritiers
de monsieur le comte ESPIVENT DE LA VILLEBOISNET Pierre Charles François
demeurant en Ille-et-Vilaine, décédé en 1962. Lui-même avait acheté ces terres
en 1883 (à moins que ce ne soit son père pour lui car il n’était âgé que de 8
ans) à Jules Louis HARDY fils qui en fut propriétaire en 1877, date à laquelle
il en hérite de son père, Jules Louis HARDY. Celui-ci eut Languître dans son
patrimoine à partir de 1870.
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