GÉOGRAPHIE,
HISTOIRE ET GÉNÉALOGIE DE LA BRIÈRE
MONTOIR : L’ile du Clos et celles de l’est
Les métairies au XVIII ème siècle
L’ILE DU CLOS au XVIIIe
L’île du Clos est la plus importante , un peu par
son étendue, les alluvions reçus en abondance lui ayant permis de s’étoffer,
mais aussi par sa situation géographique et par le fait que le bourg est devenu
le chef-lieu de la paroisse et le véritable centre administratif et économique
de la vicomté de Donges.
Au XVIIème siècle ce terme du Clos est assez ambigu. Le
Clos est un gros village situé au sud-ouest de l’île, à proximité de
l’embouchure des deux étiers qui cernent l’île et rejoignent la Loire à
quelques centaines de mètres l’un de l’autre. À l’est l’étier de Mandino
(B1905) qui draine les marais situés entre les métairies de Reniac et
Trémodeuc. À l’Ouest l’étier de Montoir, maintenant disparu, qui alors se perdait
dans les marais après être passé entre Gris et Guersac. Au siècle précédent il
rejoignait le Brivet à la Guesne.
Aux ADLA, à la cote C 112 on trouve les précisions
suivantes : « L’étier de Montoir, partant
de la rivière du Bas Brivet passait à Revin puis aux îles de Caloyau et de
Frénic, ensuite près du village de la Ganache, à l’île de Gry, enfin au bourg
de Montoir avant de rejoindre la Loire. » (Voir aussi les papiers de
Martigné)
La tradition veut que son comblement commence par un
ouragan en 1668. Les foins emportés, puis les vases le comblèrent. Il en
résulte que les marais environnants sont sous les eaux jusqu’en avril et mai.
Il s’est formé à son défaut une sorte de canal naturel
qui va de Revin à la pointe de l’île de Guersac où il rejoint l’étier de Méan.
Ce village du Clos devait donc son importance à la
Loire. Ses habitants en vivaient. Ils en tiraient une partie de leur nourriture
grâce à la capture des poissons et du gibier d’eau et aussi au trafic qu’ils assuraient avec le sud du
fleuve.
Au Moyen-âge on se déplaçait beaucoup, surtout à pied.
Nos ancêtres étaient de grands marcheurs. Les routes et les chemins étaient
parcourus par des colporteurs qui allaient de fermes en villages proposer leurs
marchandises.
Il y avait les migrations, parfois massives, des
populations paysannes qui à la suite de récoltes désastreuses ou de
destructions dues à la guerre, fuyant la famine, prenaient la route à la
recherche d’une contrée plus favorisée.
Tous ces gens, handicapés, malades, veuves, orphelins,
qui ne pouvaient assurer leur subsistance par eux-mêmes erraient par les
chemins, mendiant pour survivre.
Les lépreux s’annonçaient au cri-cri d’une crécelle,
jusqu’à leur accueil dans une maladrerie.
Passaient aussi les hors-la-loi qui parfois pour une
peccadille, devaient fuir. On donnait à tous ces gens le nom générique de «
chemineaux » ou « chercheurs de pain ».
Mais cette époque était aussi marquée par une foi
ardente, puisée au souvenir, pas si lointain, des chrétiens qui avaient fondé
le christianisme dans notre pays au prix de leur sang.
Les tombeaux des fondateurs étaient l’objet d’une telle
vénération que nombreux étaient ceux qui acceptaient les risques d’un lointain
voyage pour s’y recueillir.
Trois lieux principaux attiraient de véritables foules.
Les plus audacieux bravaient tous les périls pour aller à Jérusalem, au tombeau
du Christ. On les appelait « chercheurs de palmes ». En effet c’était bien
souvent la palme du martyre qu’ils trouvaient au cours de leurs voyages.
D’autres allaient au tombeau de saint Pierre à Rome,
c’étaient les « romées ».
Mais celui qui attirait le plus de monde était
assurément le tombeau de saint Jacques à Compostelle, en Galice espagnole. Ceux
qui s’y rendaient s’appelaient « pèlerins ». Des centaines de chemins venant de
toutes les régions de France et d’Europe convergeaient vers Compostelle.
Pour ces routiers : marchands, mendiants, pèlerins, la
Loire était un obstacle important et chaque village au bord du fleuve était
sollicité pour en assurer la traversée. C’était là une source de revenus pour
les passeurs.
Le Clos avait des atouts non négligeables pour ce genre
de service. D’abord il était facile, en s’aidant des courants de la marée, de
joindre Paimboeuf. Mais surtout c’était un endroit bien protégé. Les passeurs
disposaient à leur porte de deux étiers pour abriter leurs barques. L’accès de
ces étiers était très dangereux ; en effet pour y accéder il fallait éviter les
roches de Montoir. Pour éviter ces roches plates, ne découvrant pas, il fallait
bien connaître les passes. Enfin les marais s’étendant aux alentours étaient
une protection supplémentaire.
Tout cela n’était pas négligeable sur un fleuve qui
tenta toujours les pirates, depuis les Normands jusqu’aux barbaresques,
espagnols, anglais, du XVIIème siècle.
Donc le gros village du Clos donna son nom à l’île
toute entière. Cela ne facilite pas la recherche, car bien souvent quand on
parle de quelqu’un habitant le Clos on ne sait pas au juste s’il s’agit du village
ou de l’île. Il faudra attendre la fin du XVIIIème siècle pour que l’on précise
plus régulièrement « le village du Clos » et au XIXème siècle le nom même du
Clos disparaîtra. On ne parlera plus que du « Village » et l’on oubliera même
qu’autrefois il s’appelait Le Clos
Le bourg était donc le lieu de résidence de tous les
personnages de quelque importance. Certains mêmes avaient fait construire des
manoirs où demeures plus importantes sur les terres de l’île leur appartenant.
La vieille maison noble de Bratz était située sur une
petite île, à quelque distance au nord du bourg, sur le chemin de Frénic ;
Celle de Trégonneau, au nord-est du bourg, en bordure du marais ; La Mouidais
au centre de l’île.
La maison de Bratz était flanquée d’une métairie et la
métairie noble de la Taillée en dépendait. Sur l’île du Clos se trouvaient
également les métairies de la Bernuais et de Lormoys.
De petites îles, dans le marais du nord, portaient
celles de Trémaudeuc, Petit Reniac, Grand Reniac et en remontant de Bratz vers
Revin : Frénic et Caloyau.
Des villages plus ou moins importants groupaient les
habitations sur le reste de l’île : Camé sur la côte sud, village de pêcheurs,
frère de celui du Clos. Drélif, Lavenac, L’Étang étaient les plus importants.
Puis on note : Le Tillou, La Cave, La Boutardière, La Noë-du-Clos, La
Cordionnais, La Croix-Gicqueau, et Fondelain, près du bourg où la famille
CHAUVEAU avait sa résidence.
Sans doute d’autres petits villages existaient-ils dont
on ne trouve pas mention dans les registres du XVIIème siècle mais que nous
découvrirons au siècle suivant.
Dans la mouvance de l’île du Clos se trouve celle de
Gry entre le bourg et Guersac et aussi Baaslan, au sud de Boisjoubert, en
lisière de Donges, dont on ne cerne pas bien les contours.
MONTOIR DU FOND DES ÂGES…
Montoir se trouve à l’intersection de la voie romaine de Nantes à
l’embouchure de la Loire et la route des marais briérons. Les hommes ont habité
cette région depuis la préhistoire qui y a laissé des traces : hache et
massue du néolithique en bois, glaives et poignard de bronze, deux roues de
chêne et d’orme gauloises, anneau d’or, bracelet d’or acheté par Napoléon III
en 1865.
D’autres objets ont été exhumés lors de travaux : 53 objets de
bronze au pont de la Guesne lors d’une réfection du pont de Méan en 1856, une
petite barque creusée dans un tronc d’arbre non équarri à 4,5 m dans la tourbe.
Lors des travaux du chemin de fer Nantes-Saint-Nazaire (de 1855 à 1858), aux
abords du bourg, on exhuma des morceaux d’épées gallo-romaines, un umbo de
bouclier gaulois, une amulette de dents d’ours, des fragments d’amphores.
Par contre on trouve peu de monuments mégalithiques sinon :
« la pierre blanche » des marais, les roches à bassin dites
« gamelles de Gargantua » sur la butte des moulins du Pin qui ont
disparues. (F. GUERIF- L’éclair n° 1 de 1964)
Origine du nom
D’origine religieuse le nom de MONTOIR dérive de
« monasterium ». Dans les chartes anciennes on trouve aussi les
graphies « Capellania de Monstorio » au XIe siècle (Titres de Donges
H.132) , « Monstoyer » en 1277 (Titres de Donges H.132)
ou « Monthouer » etc… Le bourg était sans doute implanté à
proximité ou autour de plusieurs fondations religieuses.
Les écoles
Au XVIIIe siècle il
existait à Montoir des « petites écoles » dotées d’un revenu annuel
qui ne dépassait pas 48 livres en 1790 et qui provenait de la location de 4,5
arpents de terre. D’autres écoles devaient exister dans certains villages
puisqu’en 1791 il y avait un Étienne PHILIPPE maître d’école à Guersac.
Anecdotes
Naguère, le coq du
clocher était descendu chaque année pour le repeindre ; les couvreurs le
promenaient alors dans les rues et les enfants venaient le toucher comme une
relique.
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