GÉOGRAPHIE, HISTOIRE ET GÉNÉALOGIE DE LA BRIÈRE

 

Trignac et les iles du sud

 

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TRIGNAC et Les Iles du sud

 

En bordure de Loire, à l’est de l’étier de Méan, l’île de Gron. Peu étendue mais vivant du fleuve, elle sera une pépinière de marins.

 

De l’autre côté de l’étier on trouve Méan. Cette île bien placée à l’embouchure du Brivet a sans doute eu une certaine importance dans l’antiquité. Au Moyen-Âge elle aurait été le siège d’une seigneurie. MORET nous dit qu’au XIème siècle les seigneurs de Méan furent témoins lors de la donation par le seigneur d’Escoublac aux moines de Marmoutier, de l’île de Trignac. Les ruines d’un château féodal auraient disparu au cours des travaux de construction du port de St Nazaire.

 

Toujours est-il qu’au XVIIème siècle, c’est une île briéronne comme les autres. Plutôt tournée vers le fleuve et la mer, traversée par la route Savenay - Le Croisic, elle comprend deux agglomérations de maisons formant de petits villages : Certé à son extrémité ouest et la Croix-de-Méan. Le milieu du siècle a vu la construction d’une chapelle dédiée à saint Joseph qui évite désormais aux habitants de se déplacer au bourg pour la messe dominicale.

Pour entrer à Méan la route traverse l’étier sur un pont de bois, le seul jeté sur le Brivet avant celui de Pontchâteau.

 

Au sud de Méan la petite île de Penhoët n’en est séparée que par un étier guère utilisable. Assise sur une roche proche du rivage, elle marque la limite sud de la paroisse de Montoir et l’extrémité nord de l’anse de la Ville-Halluard dont la grève, où les pilotes échouent leurs barques, s’étend jusqu’à la presqu’île de St-Nazaire.

MORET nous dit qu’en 1551on trouve dans les actes de St-Nazaire un Pierre DU COUDRAY, sieur de la Pasquelaye en Méan et il se demande s’il n’y eut pas à Méan un lieu-dit portant ce nom et dont toute trace serait disparue.

En 1665 dans des aveux, Charles de LA BOURDONAYE, seigneur de Bratz cite des rentes à prendre en Méan dans la mouvance de la juridiction de la Pasquelaie (B1477). L’explication serait donc que la vieille seigneurie de la Pasquelaye possédait en Méan des terres sur lesquelles s’étendait sa juridiction.

 

Au nord de Méan, au-delà de la boucle du Brivet, l’île de Trignac (Tiliniacum) dont on sait peu de chose, sinon que depuis fort longtemps elle dépendait du prieuré de Donges et appartenait donc à l’abbaye de Marmoutier.

Elle avait disposé fort longtemps d’une chapelle, mais celle-ci avait été détruite avant le XVIème siècle (POUILLÉ).

 

A l’ouest du Brivet de petites îles sont éparpillées dans le marais qui s’étend de cette rivière à la paroisse de St-Nazaire : Bert (ou Ber) malgré sa faible superficie avait une population assez importante.

 

Plus au sud les  îles d’Aucard et de Trembly et en bordure de la paroisse de St-Nazaire les buttes de Trefféac et de la petite Savine.

 

A l’est du Brivet, au nord de Trignac, l’île de Loncé est déjà plus proche de la vie du tiers des Brières que de celle du tiers des prés.

 

Près de Bert l’île d’Aisne, dont l’orthographe varie (Aine, Esne, Ene) est importante par son prieuré dont nous avons déjà parlé. Dédié à Notre-Dame, il appartient aux Augustins de Ste-Marie de Pornic.

C’est un prieuré simple, non conventuel et ne requérant pas résidence. La vie monastique en est donc disparue. Cependant une certaine vie religieuse demeure. La chapelle sera desservie plus ou moins régulièrement jusqu’à la révolution. Nous savons que les femmes venaient y faire leurs relevailles (démarche religieuse accomplie après une maternité).

 

Au temporel il est propriété d’un prieur commendataire qui s’y intéresse donc comme à un bénéfice.

Le prieuré est aussi le siège d’une juridiction avec droit de haute, moyenne et basse justice s’exerçant sur son territoire, c’est à dire les deux petites îles d’Aisne et de Bert.

Les vicomtes de St-Nazaire ont toujours mal accepté cette petite enclave entre leurs terres et celles du prieuré de Donges (Trignac). Tout au long du XVIIème siècle nous assistons à une petite guerre entre les seigneurs et les prieurs.

En fait les prétentions des vicomtes ne sont fondées que sur le fait que les terres du prieuré sont situées à proximité de « bienséance » de St-Nazaire.

 

Le 17 septembre 1622 le prieur Gabriel GAULTIER adresse une requête au Présidial de Nantes dans une action l’opposant au vicomte Gabriel de Goulaine. La sentence, le 29 du même mois, lui donne raison.

En 1634 c’est Julien PAGEOT, « prestre » chanoine de l’église cathédrale St Pierre de Nantes qui devient prieur.

 

Mais les seigneurs de St-Nazaire ont peu à peu grignoté le fromage. Comme le dit le nouveau prieur, : la plupart de ceux qui l’ont devancé «n’étant pas gens d’authorité» se sont fait dépouiller de plusieurs fiefs, héritages, terres et même dimes et rentes par deniers. Ils ont également laissé disparaître des lettres titres concernant les droits du dit prieuré.

 

En 1637 Julien PAGEOT attaque Me Mathieu BOULLET qui avait fait fonction de procureur d’office de la juridiction du prieuré d’Esne, pour qu’il lui rende les anciens rôles rentiers et autres papiers du greffe.

Le 14 mai un exploit est signifié au dit BOULLET par OLLIVAUD, sergent royal.

Le 17 juillet la sentence rendue au Présidial de Nantes lui est signifiée par le dit OLLIVAUD.

Le 10 septembre 1637 un procès-verbal signé en la maison du recteur de St-Nazaire par les notaires OLLIVAUD et MORAUD et le marchand GARREAU constate le « défaut fait par le dit BOULLET de faire l’inventaire et la délivrance des actes dont il était saisi ». J. PAGEOT note que le dit BOULLET était officier et « dans les intérêts du seigneur de St Nazaire ».

 

Le 10 septembre 1678, pour la constitution des papiers terriers, Julien PAGEOT fait une induction ou déclaration de ses biens au titre du prieuré.

 

La polémique reprend bien sûr. Le prieur ressort tous ses arguments, mais les documents qu’il peut produire sont insuffisants. Il lui manque les titres.

Il devient évident que le bénéfice du prieuré, ou ce qui en reste, intéresse peu le vicomte. Ce qu’il n’accepte pas c’est que le prieur puisse disposer du droit de haute justice.

Le prieur comprend que ce qu’on lui reproche c’est d’avoir usé de ce droit sans pouvoir présenter les titres l’établissant et qu’en conséquence de lourdes amendes le menacent.

Le 27 juin 1680 il dépose en greffe du tribunal de Nantes sa déclaration de renoncement, en tant que prieur, à son droit de haute justice.

Le 1er juillet 1680 les commissaires l’acceptent tout en le maintenant dans la jouissance de ses biens du prieuré (A. D. L. A. H79).

 

 

 

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