GÉOGRAPHIE,
HISTOIRE ET GÉNÉALOGIE DE LA BRIÈRE
Cartographie et situation au XVIIIème
Paroisse de Monthoir et Brière au XVIIIème siècle
Le Pays, cartographie générale
Situation à l’aube de la
révolution
NOTIONS DE GÉOGRAPHIE
………La
BRIÈRE est un vaste marais d’où émergent un certain nombre d’îles et de buttes.
Certaines
îles du pourtour sont rattachées aux paroisses riveraines, Revin à Donges par
exemple. Celles du nord : Mayun, Camer, Camérun, Cuziac, dépendent de Missillac. Les autres constituent la
paroisse de Montoir.
Les
unes, plus proches de
D’autres
sont en plein marais, ce sont les îles de l’intérieur. Elles s’appellent Erran,
Aignac, Fédrun, Grande Isle, Mazin. C’est le « tiers » des brières.
Tout
au nord K’feil.
La
petite île Oliveau est rattachée à Crossac.
Entre le tiers des prés et celui des Brières, l’importante île de Guersac.
SITUATION DE LA RÉGION ET DE LA PAROISSE
Arrivés à l’aube de la
période révolutionnaire qui va secouer la dernière décennie du XVIIIème siècle
et même le début du suivant, il convient de faire le point sur l’évolution de
notre région au cours des deux siècles précédents et constater la situation de
son territoire et de ses habitants.
La caractéristique
principale de cette période est l’accélération des apports d’alluvions,
l’envasement et surtout l’ensablement envahissant. La navigation en Loire est
de plus en plus difficile. L’étiage du fleuve baisse alors que le tonnage des
navires augmente. On pourrait penser que Nantes, de plus en plus difficile
d’accès, serait supplantée par un port mieux placé de la côte ou de l’estuaire.
Eh bien non ! Car si la navigation a alors une importance considérable, elle
n’est pas une fin en soi. Elle est au service du commerce, des affaires et donc
des marchands, des négociants qui eux sont à Nantes. Ils ont besoin d’une
grande ville pour y vivre et y entretenir leurs relations. Nantes est le centre où l’on vend et achète ; où
l’on reçoit et expédie, par voie fluviale ou terrestre. Là sont les entrepôts
et les industries naissantes.
Les marchandises
débarquées au Croisic ou à Lorient, le nouveau port qui a supplanté Port-Louis,
sont acheminées par chariots ou convois de mules vers Nantes. Mais surtout des
avant-ports se sont développés sur l’estuaire, en particulier Paimboeuf. Ceci
n’empêche pas la recherche de solutions plus rationnelles, telles que ce projet
de canal reliant Pornic à Indret. Il ne sera jamais réalisé mais préfigure le
futur canal de la Martinière qui,,un bon siècle plus
tard, construit de 1892 à 1902, ne sera vraiment utilisé que jusqu’en 1910
quand des engins de dragage assez puissants pourront rétablir la navigation
dans le lit du fleuve. Il sauvera tout de même le port de Nantes affronté alors
à la concurrence de St- Nazaire.
Le vieux bourg d’Escoublac
et son église ont été ensevelis sous les dunes. Souvent la route de Guérande
est coupée près de St-Nazaire par le sable qu’apporte le vent de mer.
A Montoir les alluvions
ont aussi continué à se déposer sur ce qu’on appelait autrefois le tiers des prés,
renforçant donc le barrage opposé à l’écoulement des eaux du bassin briéron
dont les étiers d’évacuation sont fort mal entretenus.
Pour bien comprendre la
situation de la paroisse de Montoir à la fin du XVIIIème siècle, il nous faut
la resituer dans son environnement, en portant notre attention plus à l’est,
sur la zone marécageuse qui s’étend de Pontchâteau à Mareil.
La carte dressée par
l’ingénieur OGÉE, est le premier document de ce type établi scientifiquement.
Toute la région qui nous intéresse a été arpentée. Seuls les terrains dépendant
des paroisses de St-Lyphard à Missillac n’ont pas été levés.
On y voit très bien la
distinction entre la partie utile, exploitée, afféagée et celle des marais,
domaine de l’eau, du ros, des glaïeuls et de la motte.
A Montoir on ne parle
plus du tiers des prés, mais les terres de rapport sont parfois réparties entre
«le solide» et «les isles».
Ce qui caractérise le
XVIIIème siècle c’est l’abandon progressif des étiers et douves permettant
l’évacuation des eaux qui arrivent continuellement de tout le bassin briéron.
Les terres tributaires
de
Si pour le cartographe,
qui a opéré l’été rappelons-le, tout ce secteur est homogène, il n’en reste pas
moins qu’une grande partie de l’année les îles redeviennent des îles. Elles se
sont cependant étoffées.
L’île du Pin fait
maintenant partie intégrante de Guersac laquelle a réduit l’anse de marais qui
pénétrait entre L’Ile et
Méan s’est étendue et Penhoët est considérée comme
un de ses villages, même si les communications entre elles sont souvent
malaisées.
Dans les îles où la
population a augmenté les regroupements en petites agglomérations sont plus
nombreux.
A Fédrun on est de
Fédrun et comme à Mazin on ne trouve pas encore, au moins dans les registres,
de références à des villages.
A Grandes Isles, outre
Pendille et Le Lony, il y a Les Vinces, Les Clotreaux et
A Aignac :
A Guersac apparaissent,
en plus des villages déjà connus : Le Nisan, L’Oisillière, Brais, Les Vases,
A Méan c’est une
véritable floraison de petites agglomérations : Certé, Savine,
Quant à l’île du Clos,
la carte jointe doit en donner une image assez proche de la réalité à cette
époque.
Le seul cours d’eau qui
ait encore un débouché permanent sur l’estuaire et un semblant de lit est le
Brivet. (Mais est-ce bien ainsi qu’il faut l’appeler ? On le nomme plus souvent l’Étier de Méan ou
la rivière de Pontchâteau).
Non seulement il n’est
pas entretenu et la végétation l’envahit peu à peu, mais les riverains pour
leur commodité y ont construit de nombreux ouvrages. Partout où ils ont besoin
de traverser on trouve le même
dispositif : un pont et à côté un gravaud. Ce sont
des ouvrages rudimentaires. Un pont est constitué de planches de bois de
Ces ponts sont
d’ailleurs un problème pour leurs utilisateurs mêmes.
Il est en effet
impossible de fixer solidement ces planches car il faut les déplacer à chaque
passage de chalands chargés (mais il en passe de moins en moins). D’autre part
il faut les ôter à chaque montée des eaux sous peine de les voir emportées par
le flot, qu’il vienne des marées et des crues de
A côté du pont, le gravaud destiné au passage des charrettes et des bestiaux
est un empierrement qui produit un haut fond dans le lit de la rivière.
Praticable aux charrois à marée basse, les chalands doivent attendre la marée
haute pour le franchir.
De toute façon ces
ouvrages ne sont utilisables que quelques mois de l’année, ceux où les chemins
sur lesquels ils se trouvent ne sont pas eux-mêmes sous les eaux.
Il y a des ouvrages de
cette sorte à l’île des Eaux (pont des Bois), à la chaussée d’Erran (pont de
Boisman), à celle d’Aignac, puis toute une série pour l’accès des riverains de
Guersac à
A ces obstacles au
cours de l’eau viennent s’ajouter de nombreuses installations de pêcheries et
écluses établies «sans ordre et contre le
bien public». Amorces de barrages
constituées de terre, de pierres ou de fascines, elles rétrécissent la rivière
à moins de
Les îles elles-mêmes
ont toujours leur caractère annulaire. L’habitat est réparti sur le pourtour, à
la limite de la zone inondable, de part et d’autre du chemin principal qui «cernoye» l’île. Entre la maison jouxtée de ses dépendances
et le marais, la levée s’étend jusqu’à la curée, canal qui, lui aussi, fait le
tour de l’île.
La levée sert de
potager et de pré à herbe fraîche pour les animaux, tandis que la partie
centrale de l’île, la gagnerie, est utilisée pour la culture des céréales.
Cette disposition est cependant de moins en moins valable pour les îles du Clos
et de Méan.
De nombreux petits
chemins ou routes de pied sillonnent les gagneries entre les lopins.
Des chaussées (on
devrait dire des pistes) relient les îles entre elles et les villages aux marais.
La submersion de ceux-ci est telle qu’ils ne sont hors d’eau que pendant les 3
ou 4 mois de la saison estivale, c’est à dire, au mieux, du début juin à la fin
septembre, et encore dans leurs parties les moins basses. Ce n’est donc qu’à
cette période que les chaussées ont quelque utilité. Le reste du temps les
déplacements et les transports se font en chalands, par les curées ou les
marais inondés.
L’époque est aussi au
bouillonnement des idées. Les Philosophes et les Économistes imaginent les
transformations de la société et du paysage.
Notre région voit
l’étude de deux grands projets : La liaison Loire-Vilaine et le dessèchement des marais de Donges.
En ce XVIIème siècle
Certaines îles du pourtour sont rattachées aux paroisses riveraines, Revin à Donges par exemple. Celles du nord : Mayun, Camer, Camérun, Cuziac, dépendent de Missillac. Les autresconstituent la paroisse de Montoir.
Les
unes, plus proches de
D’autres
sont en plein marais, ce sont les îles de l’intérieur. Elles s’appellent Erran,
Aignac, Fédrun, Grande Isle, Mazin. C’est le tiers des brières.
Tout
au nord K’feil.
La
petite île Oliveau est rattachée à Crossac.
Entre
le tiers des prés et celui des Brières, l’importante île de Guersac.
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