GÉOGRAPHIE, HISTOIRE ET GÉNÉALOGIE DE LA BRIÈRE

 

Projets et réalités briéronnes au fil des siècles…

 

 

 

 

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XVIIIème siècle

 

    Projet Loire-Vilaine

 

XIXème siècle

 

    Projet de déssèchement des marais

    L’exploitation du noir

   

XXème siècle   

 

Le petit train dit « le tortillard »

 

 

 

Base Généalogique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au XVIIIème siècle

 

PROJET DE LIAISON LOIRE-VILAINE    

 

Canaux
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


La voie d’eau étant la plus économique, la plus rapide, celle où la masse de marchandises transportées par chargement est la plus importante, elle est donc la plus utilisée.

 

Les échanges commerciaux avec le reste de la Bretagne, s’effectuent essentiellement par cabotage au départ de l’estuaire. Cependant les périodes de guerres déclarées ou larvées, en particulier avec l’Angleterre ont montré combien ce type de navigation peut être aléatoire, la flotte ennemie pouvant à tout moment bloquer nos ports.

Le palliatif est l’établissement d’une voie navigable à l’intérieur des terres qui  se concrétisera quelques décennies plus tard par la construction du canal de Nantes à Brest que nous connaissons bien.

 

C’est en 1783 que les études commencent. La première chose à faire est de relier la Loire à la Vilaine. Deux points de départ sont possibles sur la Loire. L’un à Nantes par l’Erdre, l’autre à l’embouchure du fleuve, soit par l’étier de Méan, soit par celui de la Taillée. (C 504)

Au départ de Nantes on peut suivre l’Erdre, puis la relier, par un canal à construire, au bassin de l’Isac.

On peut aussi remonter l’Erdre plus haut puis la relier au bassin du Don, autre affluent de la Vilaine. Dans cette hypothèse on peut en plus, en suivant l’Erdre, joindre Candé à la Bretagne par voie d’eau.

 

Dans le cas d’un canal partant de l’embouchure du fleuve il s’agit d’utiliser les zones de marais pour gagner la Vilaine. Le départ par l’étier de Méan est vite abandonné parce que trop dangereux par sa proximité de l’estuaire, donc des pirates éventuels, et par l’influence de l’Océan dont les tempêtes pourraient causer la perte de bien des embarcations à fonds plats faîtes pour naviguer sur des canaux. Il nous reste cependant de ce projet un plan, bien schématique il est vrai, mais des plus anciens que nous possédions. …….

 

Reste donc le départ par l’étier de la Taillée, dans des eaux plus sûres, en face de Paimbœuf. Il suffit de suivre le bassin de ce canal complètement envasé jusqu’à sa jonction avec la rivière de Pontchâteau (Le Brivet). À partir de là deux solutions :

 

1) On descend le cours du Brivet jusqu’aux marais de Brière, que l’on emprunte en direction nord-ouest jusqu’au port de la Perrière à la Chapelle des Marais, puis en remontant vers le nord, suivant les vallons et coupant quelques crêtes, on gagne le ruisseau du Rodoir et l’étang de Pomenard qui nous mènent à la Vilaine près de La Roche-Bernard.

 

2) On remonte le cours du Brivet et par les marais de St-Gildas et un vallon qui part près du bourg de Sévérac, on gagne l’Isac. Plusieurs autres parcours sont d’ailleurs possibles, par exemple par l’étang du Rocher ou par ceux de la Roche-Hervé et du Gué-aux-biches.

Voir en «Chroniques» 1787 les détails et devis.

De tous ces projets seul celui du canal de Nantes à Brest par l’Isac se concrétisera un jour.

 

 

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Au XIXème siècle             

 

PROJET DE DESSÈCHEMENT DES MARAIS

 

Le dessèchement ne fut réalisé qu’après la Révolution et l’Empire, sous la Restauration, à partir de 1817. On sait les polémiques qui accompagnèrent cette réalisation…….

 

Cependant ces importants travaux ont été préparés un demi-siècle plus tôt et l’effervescence a été grande alors dans les paroisses concernées. A cette époque aussi la confusion régna. Chacun, défendant ce qu’il pensait être son intérêt, celui de ses mandants et même ses idées (car alors les idées bouillonnaient) étant capable d’affirmer les choses les plus invraisemblables.

La situation réelle du moment est  pour nous difficile à cerner. Il nous reste cependant un certain nombre de documents, en particulier le travail énorme effectué sur place pendant trois étés consécutifs par l’ingénieur géographe OGÉE pour la levée d’un plan des marais susceptibles d’être touchés par le dessèchement et le procès-verbal dressé par les commissaires qui l’accompagnèrent, recevant les doléances des riverains, les accompagnant sur place dans les marais pour en juger de visu, et les consigner par écrit.

Ils firent ainsi le tour de la Brière. Il en reste un important document de 270 pages, peut-être fastidieux à lire, mais qu’il faut s’astreindre à étudier si l’on veut se faire une opinion, sans idées préconçues, sur les réalités de l’époque.

 

Nous sommes donc sous le règne Louis XV. La guerre de 7 ans terminée, la situation économique du royaume s’améliore sous l’influence des Économistes et en particulier des Physiocrates, disciples de Quesnay, qui ont mis à la mode l’agriculture, pour eux, seule source de richesse.

 

Le 14 juin 1764 une Ordonnance est publiée, encourageant les dessèchements et mises en valeur des terres incultes.

Des hommes d’affaire, des «financiers», en particulier le sieur DEBRAY, s’intéressent à notre région.

Un arrêt du Conseil du 31 janvier 1770 décide le dessèchement des marais de St-Gildas. En 1775 les travaux sont terminés. Les eaux sont drainées vers le bassin du Brivet qui les emmène vers Pontchâteau où une chaussée et des portes les retiennent pour les besoins de moulins à eau.

Pendant l’exécution de ces travaux l’attention s’est portée sur les marais situés en aval de Pontchâteau. Avant de suivre les péripéties qui en découlèrent, il importe de faire le point sur l’étendue de ce territoire, ses différentes parties, son état physique d’exploitation ou d’inexploitation.

 

Cette immense étendue de marais, pour être appréhendée correctement, doit faire l’objet d’une classification sommaire mais nécessaire. Il y a donc :

 

1) Les prés marais, ceux qui sont le plus fréquemment hors d’eau et qui sur la carte sont assimilés à la partie solide.

 

2) Les marais gardis, proches d’un village dont les habitants assurent l’exploitation en commun après les avoir ceinturés d’une douve pour les garder (d’où leur nom). On les trouve donc à proximité des îles.

 

3) Les communs où tout Briéron peut se servir suivant ses besoins, dans la mesure où ils sont accessibles.

 

4) Les marais à tourbe, la Grande Brière mottière ou  Brière noire. C’est l’immense étendue qui va des îles de Montoir St-Joachim aux paroisses de St-André et St-Lyphard. C’est le domaine des coupeurs de mottes.

 

5) Les marais intérieurs situés d’une part entre la paroisse de Donges et celles de La Chapelle-Launay, Prinquiau, Besné, Crossac, d’autre part entre Besné et Pontchâteau. Ce sont les bassins de la rivière de Pontchâteau, fort obstruée, et ceux des étiers de Martigné et de la Taillée dont les embouchures sont complètement envasées.

 

…….

 

Les principaux protagonistes de ce psychodrame sont :

                           - la Compagnie DEBRAY

                           - Les seigneurs titulaires des fiefs concernés

                           - Les habitants, riverains et utilisateurs des marais.

 

La Compagnie afféagiste du dessèchement est composée d’hommes d’affaires, financiers et techniciens, partageant les idées de progrès de l’époque, entreprenants et sûrs de travailler pour l’accroissement de la richesse du pays et le bien des habitants.

Ils n’en sont pas moins intéressés pour eux-mêmes et espèrent bien profiter aussi de la richesse créée.

 

Les principaux acteurs de la «chicane» de ces quelques années sont cependant les seigneurs qui eux aussi veulent avoir leur part du gâteau et s’opposent les uns aux autres, bien plus qu’à la Compagnie, pour se faire reconnaître les droits les plus étendus possibles.

 

Chronologiquement le premier intéressé fut le baron de Pontchâteau, Louis-Joseph II de MENOU, dont le fief bénéficia du dessèchement des marais de St-Gildas et du recalibrage du haut Brivet. Fort de l’expérience acquise, il sera toujours favorable à l’extension de ces travaux aux zones marécageuses dépendant de sa baronnie, au sud de Pontchâteau. Son procureur fiscal, Me Maurice HALGAN de la MORANDAIS, sera chargé de faire reconnaître ses droits.

 

Félicité de LOPRIAC, vicomtesse de Donges, est aussi dame de la baronnie de La Roche et du marquisat d’Assérac. Elle a épousé le marquis de KERHOENT, qui en est donc aussi le seigneur. Habitant Paris et ayant afféagé le dessèchement des marais de Donges et de La Roche à la Compagnie DEBRAY, ils restent pratiquement à l’écart, considérant celle-ci désormais comme un vassal devant défendre ses droits envers les autres vassaux.

 

Pierre de Besné, seigneur de Besné, tient son fief du baron de Pontchâteau. Il s’accorde dès l’origine avec DEBRAY et n’à pas de difficultés avec son suzerain ni avec son voisin de Donges, les marais séparant la seigneurie de Besné des terres de Pontchâteau et de Donges se partageant à «my-eau».

 

Pas de problème non plus avec la petite seigneurie de Mareil et de Bougaille dont le seigneur est vassal de Donges.

 

Les difficultés commencent quand on aborde l’immensité des marais qui s’étendent entre la paroisse de Crossac à l’est et celles qui vont de St-Nazaire à Missillac à l’ouest et au nord.

Cette petite mer intérieure, domaine de l’eau, du roseau et de la tourbe, n’a jamais beaucoup compté pour les seigneurs riverains qui n’en tirent rien et n’ont jamais éprouvé le besoin d’y fixer les limites de leurs domaines.

L’évocation d’une possible mise en valeur par le dessèchement de ces marécages stériles, réveille leur appétit et chacun s’empresse de s’en attribuer la plus grosse part possible.

La vicomté de Donges étant limitée par l’étier de Montoir, toute la zone située à l’est de cet étier puis d’une ligne allant du pont de Trignac à Kerfeuil peut être considérée comme constituant les marais de Donges objet de l’afféagement à DEBRAY.

 

La vicomté de St-Nazaire ayant été constituée par un don de terres fait par un vicomte de Donges en faveur de sa sœur, l’incidence de ce don sur la propriété des marais qui s’étendent au large de ce fief peut-être contestée. C’est pourquoi les travaux de levée de plans et d’enquête sur les paroisses de St-Nazaire et St-André seront effectués malgré l’opposition du vicomte de St-Nazaire et la mauvaise volonté des notables.

 

Au-delà, de Bréca à Grenongle, tout le monde est d’accord pour considérer que cette partie de la Brière n’a rien à voir avec les marais de Donges. DEBRAY admet très bien que les marais de la région d’Herbignac, dépendant de Félicité de LOPRIAC en tant que dame du marquisat d’Assérac, sont en dehors de son afféagement.

 

Le baron de La Roche-Bernard trace pour limite de son fief une ligne partant des Gros Fossés en St-Lyphard et allant en droiture aux pierres de la Jonche au Veau (situées au milieu du chemin qui relie Kerfeuil à Pendille), en passant par les Pierres de Nessais. Si les dites pierres étaient bien situées sur ce qui est aujourd’hui «la butte des pierres», comme on le pense généralement, la droiture de la dite ligne n’est pas évidente.

 

Les choses se compliquent avec Pierre Marie LE SENECHAL DE KERGUISE qui est vassal de la vicomté de Donges pour sa seigneurie de Crossac-Bélébat et de la baronnie de Pontchâteau pour sa seigneurie de Crévy. Le problème est de savoir si les marais de Brière qui sont en face des terres de Crossac et Crévy ont bien été inféodés. Autrement dit, dépendent-ils du vassal ou du suzerain ?

Pour KERGUISÉ elles font partie de son fief qu’il limite ainsi : « De la fontaine de St-Cado à aller aux grandes taunelles de Grenongle, de là aux brèches de Clairefeuille, puis en droite ligne aux pierres de Naissais, de là à la pointe de Pendille et en droite ligne à Languistre, à La Guesne et à l’Angle de Besné par le milieu de la rivière, puis le ruisseau de la Borne qui sépare Crossac de Pontchâteau, de là aux tainières et à la fontaine de St-Cado. »

 

Après la Compagnie DEBRAY et les Seigneurs, la troisième partie prenante dans l’affaire est constituée par les habitants.

La position générale de ceux-ci peut être résumée de la façon suivante : Qu’on ne remette pas en cause leurs droits - Qu’ils puissent profiter des travaux qui seront exécutés - Qu’on ne leur demande pas de participation financière à ces travaux.

Les positions peuvent varier d’une paroisse à l’autre, d’une île à l’autre. On s’aperçoit vite que les intérêts des seigneurs et de leurs vassaux correspondent. Ceux-ci  demandent que le tiers des terres asséchées leur soient afféagées, les seigneurs finissent par leur en accorder la moitié.

Pour tous les marais situés à l’est et au sud du Brivet l’entente est facile.

 

DEBRAY se désintéresse rapidement de la Brière tourbière s’étendant à l’ouest de St-Joachim. La partie la plus délicate se joue dans les marais allant du Brivet à Québitre, entre Saint-Joachim et Crossac. Ils sont maintenus dans le plan de dessèchement alors que là aussi on coupe de la motte au moins par intermittence.

Or, dans l’esprit des gens, la tourbe se reconstitue en permanence grâce à l’eau. Pas d’eau, pas de motte.

C’est d’ailleurs dans cette région que les problèmes seront les plus nombreux lors de la réalisation des travaux au siècle suivant.

 

Il faut noter que, comme les seigneurs, les habitants se trouvent en conflit entre eux au sujet du dessèchement des marais. Quand on étudie les documents (voir chronique 1775) on remarque que les dits habitants, ou plutôt ceux qui s’expriment en leur nom, sont,  en fait, des notables, souvent étrangers au pays, mais propriétaires de terres et marais qu’ils afferment à des prix relativement bas.

Vis à vis du projet, leurs réactions les séparent en deux clans suivant leur façon d’appréhender le résultat de la multiplication des terrains exploitables.

 

- Les uns y voient une possibilité d’accroissement de leurs revenus, ce sont les « Pour » groupés autour de LUZEMBOURG.

- Les autres considèrent cette expansion comme un désastre qui va faire chuter les prix des fermages déjà existants et fort bas, ce sont les « Contre » rassemblés derrière ESPIVENT de la VILLEGUEVRAY.

 

Tout ceci sur un fond d’animosité exacerbée entre les deux champions. (C 112).

 

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Au XXème siècle

Page réalisée à partir des recherches et publications de l’association « Le Pas de Saint-Malo »

 

Le PETIT TRAIN dit « Le Tortillard »

 

 

Albert DELAUNAY (1852- 1897): diplômé de Polytechnique et de l’École des Ponts et Chaussées, le 13 avril1893 il signe avec le département le contrat d’intention pour une concession d’une durée de 50 ans et la construction des lignes ferroviaires. (Source : Archives Claude DELAUNAY)

Le tracé définitif d’Herbignac à Saint-Nazaire est approuvé en décembre 1903 par le préfet avec quelques modifications mineures. Il n’y a pas de courbes inférieures à 70 mètres. Elles représentent 26 % de la longueur du tracé qui mesure 31 433 mètres. Les déclivités ont une pente maximum de 40 mm par mètre.

Le 11 juillet 1907, la section Saint-Nazaire à Herbignac s’ouvre pour le service des passagers. Elle devient accessible le15 juillet aux trains ouvriers et le 20 juillet aux trains de marchandises en petite vitesse et en grande vitesse. En 1908 allongement de 36 mètres de la voie de garage et transformation en voie d’évitement.

 

 

Tous les détails d’une voie ferrée bien sont positionnés aussi bien sur le plan que sur le terrain. Par des points kilométriques (PK). Ils se lisent ainsi « 02+65 » = 2,65 Km. Dans les stations et les gares, c‘est l’axe du bâtiment qui sert de point de repère.

PK 08+17  -  La Rue, halte ;

PK 08+75  -  Brais, halte ;

PK 09+66  -  Rozé, halte.

Les haltes comprennent un abri pour vingt voyageurs.

Les arrêts facultatifs n’ont aucun abri. Les voyageurs qui désirent monter doivent se tenir près du poteau d’arrêt et l’indiquer par des signes bien apparents au mécanicien. Ceux qui veulent descendre doivent prévenir le conducteur de train à la station précédant l’arrêt.

(Source : Un chemin de fer d’intérêt local en Loire Inférieure — Jean-Pierre Nennig)

 

La section de Saint-Joachim à Saint-Nazaire Penhoët est fermée à tout trafic le 1er avril 1948 ; à Montoir les installations sont reprises par le département de Loire-Inférieure, le déclassement définitif étant entériné par le décret du 10 août 1950.

Horaires 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1923 :   Diverses réclamations à la Compagnie du Chemin de fer du Morbihan

L’Assemblée municipale de Montoir demande à nouveau à la Direction de La Compagnie des chemins de fer du Morbihan de prendre des mesures pour remédier au manque de places pour les abonnés des trains ouvriers se dirigeant vers Penhoët.

On a déjà pu remarquer que les réclamations pour le motif sus-énoncé émanaient toujours du Conseil Municipal de Montoir ; la raison en est fort simple : les trains ouvriers se dirigeant vers Penhoët prennent une partie de leurs voyageurs dans les différentes gares ou stations de St Joachim et se complètent ensuite aux différents arrêts de St Malo-de-Guersac. Il en résulte que ce sont toujours et seulement les ouvriers de cette région qui sont mécontents puisque les places disponibles dans les trains rentrant en gare sont inférieures au nombre de voyageurs attendant les dits trains.

Avant le 25 novembre dernier, le train qui devait prendre à Brais 60 abonnés arrivait avec 7 ou 8 places assises disponibles.

A la suite de plusieurs protestations, la direction de la Compagnie des Chemins de fer du Morbihan a fait ajouter un wagon au premier train qui se complétait à la gare du Pin, ce qui donne satisfaction aux gens de Brais mais pas à ceux du Pin, attendu que c’est au moins deux wagons qu’il aurait fallu ajouter.

(Archives municipales de Montoir : D8-48)

 

1923 :   Réclamations et modifications Cie du Chemin de fer du Morbihan

Le conseil municipal de Montoir émet le vœu que la Compagnie des chemins de fer du Morbihan fasse reboucher les voutes qui se trouvent sous ses voies et qu’elle répare ses passages à niveau.

D’autre part, l’assemblée justement émue par le dernier déraillement du train ouvrier de ladite Compagnie à Rozé, demande aux autorités compétentes de vouloir bien faire examiner la voie par des experts, et s’il y a lieu mettre la Compagnie en demeure de procéder immédiatement à la réfection nécessaire.

En effet, le dernier déraillement à Rozé n’est pas un cas isolé ; il ne se passe pas un mois sans qu’on ait à enregistrer quelques accidents plus ou moins graves, mais ayant presque toujours pour cause le mauvais état de la voie qui a certains endroits se trouve au niveau du sol.

Ce petit chemin de fer transporte cependant chaque jour des centaines d’ouvriers qui sont ainsi constamment exposés à des accidents par suite du manque d’entretien de la voie.

Le conseil demande aussi une légère modification de l’horaire du train de voyageurs venant de La Roche Bernard, le soir, afin qu’il ne soit pas une cause de retard aux trains ouvriers qui ne peuvent partir que lorsqu’il est arrivé, retard qui vont certains jours jusqu’à 1/2 heure.

(Archives municipales de Montoir : D8 –33)

5 décembre 1923 : Accident au Pintré

Avant cette halte, le mécanicien ralentit comme d’habitude pour que les ouvriers montent dans le train en marche. Un déraillement se produit alors. Cette carte indique la composition du convoi.  (Source : infographie Jean-Pierre Nenning).

 

accident au Pintré
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


10 MARS 1925 : Déraillement.                    (Source : Jean-Pierre NENNING)                                          

Le train déraille près de la halte de Brais- Saint-Malo-de-Guersac, le drainage du ballast et son remplacement sur 4 500 mètres améliorant le profil de la voie. Le sous-sol est argileux et l’eau du marais recouvre le sol environnant.

 

L’exploitation du noir

Le noir était obtenu à partir du curage des canaux, des curées et des piardes : les briérons ramassaient avec des pelles spécialement recourbées la vase qui, mélangée à des débris végétaux et animaux, s’accumulait au fond des canaux et des curées. Elle était transportée par chaland au bout des levées où elle séchait. L’excédent à la consommation domestique était vendu à Rozé et tamisé avant d’être expédié. Un nombre considérable de femmes et d’enfants s’employait au tamisage dans les « chantiers de tourbe » situés au bord de la curée d’Aignac et du Pintré et entre les chantiers de construction navale de Rozé. La poussière fine obtenue était le « noir », très apprécié en tant qu’engrais par les maraîchers de la région nantaise. 

RoséNoir (Amis de Guérande)Au cours des années 1880, 100.000 hectolitres de « poudrette » (nom donné au noir après tamisage) sont déchargés en moyenne chaque année sur les quais de Nantes.  En 1825, 400 personnes travaillaient à leur embarquement. En 1895, le tonnage de noir expédié du port de Rozé est le double de celui de tourbe, pour que son commerce s’éteigne au moment de la guerre de 1914.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(source : ADLA)

 

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